Diffusion sur Arte de GASLAND :
mardi, 9 juillet 2013 à 20:50
(Etats-Unis, 2010, 103mn)
Dans
ce réquisitoire - façon Michael Moore - contre l'exploitation du gaz de
schiste aux États-Unis, Josh Fox dépeint une réalité cauchemardesque
avec les armes de l'ironie.
Le
point de départ de Gasland est une lettre adressée à Josh Fox, le
réalisateur. Elle lui propose cent mille dollars pour pouvoir forer des
puits d'exploitation du gaz de schiste sur sa propriété, en
Pennsylvanie, un Eden forestier bordé par une rivière cristalline,
affluente du Delaware, où ses parents, dans les années 1970, ont
construit une maison de bois idyllique.
Sachant
que George W. Bush, en 2005, a dispensé les industries de l'énergie du
respect des lois environnementales protégeant l'air et l'eau, et que la
multinationale Halliburton, qui fut dirigée par l'ex-vice-président Dick
Cheney, est pionnière dans l'exploitation du gaz de schiste par
fracturation hydraulique, Josh Fox, pour savoir à quoi il s'expose,
entreprend d'enquêter à travers le pays armé d'une caméra, de son banjo
et d'une curiosité naïve mâtinée d'humour noir.
Puisqu'il
s'agit d'injecter violemment dans le sol, à quelque 2 500 mètres de
profondeur, un cocktail de 596 substances chimiques, dont beaucoup sont
dangereuses, comme les éthers de glycol, comment les compagnies, et les autorités qui leur délivrent des permis d'exploitation, garantissent-elles la sécurité de ceux qui vivent à proximité ?
La
réponse, stupéfiante, apparaît d'emblée, pour se confirmer tout au long
d'un périple à travers les dizaines d'États concernés : elles ne la
garantissent pas !
Une eau du robinet inflammable..... ????
> Par la voix des victimes et de certains experts (aucun des représentants des industries n'a accepté de s'exprimer),
on
découvre que les centaines de milliers de puits qui défigurent les
paysages à grande échelle riment avec l'empoisonnement des nappes
phréatiques, la présence de gaz naturel dans les réseaux d'adduction
(avec eau du robinet inflammable !) et de graves problèmes sanitaires.
Des
dommages collatéraux manifestement négligeables pour l'administration
Obama, au regard d'une industrie censée faire des États-Unis une "nouvelle Arabie saoudite".
Comme
le montre aujourd'hui Josh Fox dans la suite qu'il a tournée, Gasland
II, son pays n'a pas même essayé de réguler sa croissance
exponentielle...